lundi, décembre 19, 2005

 

A bas le train-train anti-européen !

L’année dernière tous les Européens avaient été frappés par le « timbre européen » avec une majoration de 2 cents, lancé par La Poste, histoire de bien faire comprendre aux Français que l’Europe, c’est l’étranger et pas leur espace de vie naturel. Maintenant, même la SNCF se fait remarquer par des conduites anti-européennes et mesquinement nationales.
Samedi 17 décembre 2005 je rentrais d’une rencontre pan-européenne à Strasbourg au Conseil de l’Europe organisée par l'association CiDem. Après avoir prêché la cause des médias européens avec des personnes de l’Europe entière je me suis dirigé vers la Gare pour prendre mon train de 17h19.
Manque de chance, le train pour Paris avait 30 minutes de retard. Après d’innombrables arrêts (dus, d’après aux contrôleurs, à un arsenal de faux pistolets abandonnés sur les rails, sic), le personnel de bord nous informe qu’on aura droit à des « enveloppes-retard » à remplir pour être remboursés.
Enfin arrivés à Gare de l’Est avec 58 minutes de retard, les « hommes en bleu » de la SNCF nous surprennent : on aura pas de remboursement car le train, parti d’Allemagne, avait déjà 30 minutes de retard quand il a « passé la frontière » et, donc, les 28 minutes prises en charge par la SNCF ne suffisent pas à obtenir un remboursement !
Pourquoi je raconte cet épisode ? Car il prouve une fois de plus que les mentalités de la plus part des gens dans nos sociétés fonctionnent encore en des termes nationaux ! Quel peut donc être le sens de la notion de « frontière » dans l’ère de l’espace de libre circulation (dit de Schengen), de l’euro et de la mobilité de l’eurogénération ?
Si moi je paye une société française pour un service et que cette société a cru bon profiter d’un espace sans frontières (justement permis par l’Europe) en réalisant une coopération avec son homologue allemand (qui lui fait réaliser des économies d’échelle), pourquoi ne pas concevoir ça comme un service européen rendu à un consommateur européen avec toutes les conséquences que cela implique ? Peut-être la SNCF préfère le train-train anti-européen qui est en train de s’installer confortablement dans les compartiments de cette Europe qui ne s’assume pas ? En tout cas, sa conduite est plus proche d’une vieille locomotive du XIX siècle que de ses TGV ultra-modernes.

mercredi, décembre 14, 2005

 

Berlusconi "tapiré"

Selon beaucoup en France, l’Italie serait un régime et Berlusconi son dictateur. Il faudra quand même que ces experts de la Péninsule expliquent ce qui s’est passé aujourd’hui à Rome. L’envoyée spécial du JT satyrique à succès Striscia la Notizia – une émission de la chaîne de propriété du groupe de Silvio Berlusconi, Canale 5 – a remis un « tapir doré » au Président du Conseil italien. Le tapiro d’oro est un « prix » au deuxième degré que Striscia la Notizia remet à des personnages publiques qui se sont particulièrement illustrés pour des actions de mauvaise administration ou en tout cas qui sont, selon elle, à condamner. Dans ce cas de figure, Striscia voulait dénoncer le fait que le JT de la chaîne publique RaiUno avait montré les images d'une contestation publique à Berlusconi en « manipulant clairement l’information » à l'avantage du premier ministre. En recevant le prix, Berlusconi a déclaré être un éditeur « très libéral ». Ce qui n’est pas, par ailleurs, comme pensent beaucoup en France, une injure… :-)

lundi, décembre 12, 2005

 

Agriculture, la France comme l’Empire Romain

Pourquoi la société de la Rome ancienne n’arriva-t-elle pas à assurer au monde antique un développement continu et ininterrompu ? Dans La société brisée, un essai brillant publié en France en 2003, - que Brice Couturier m’a fait découvrir lors de mon dernier passage sur France Culture –, le juriste napolitain Aldo Schiavone explique ainsi le fait que l’histoire ait été « coupée en deux » (en italien « spezzata ») entre antiquité et Moyen-Age : les anciens ne tenaient pas suffisamment en compte le commerce et l’économie ; la classe dominante était composée essentiellement de grands propriétaires agricoles ; la classe sociale des « chevaliers » (commerçants, entrepreneurs) n’arriva jamais à avoir un poids consistant dans la société.
« Comme la France aujourd’hui ! » on serait tentés de dire : mépris de l’intelligentsia pour tout ce qui est argent et économie, surreprésentation des intérêts des agriculteurs dans le milieu politique, attachement forcenée au monde rural…
Alors qu’elle se distingue pour son protectionnisme agricole au Sommet de l’OMC qui s’ouvre demain à Hong Kong, peut-être la France de 2005 traverse, elle aussi, une période de décadence semblable à celle de l’Empire Romain de jadis… Saura-t-elle éviter son écroulement ?

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