mardi, octobre 17, 2006

 

La trinité socialiste pour 2007, ou les voies de l'Europe sont infinies (1er épisode)

Une voix hiératique, celle de Ségolène Royal ; le masque tout droit sorti de la Commedia dell'Arte, celui de Laurent Fabius ; et les mimiques méditerranéennes de DSK. Voilà les trois icônes de la trinité socialiste qui a attiré l'attention de millions de Français, ce soir, pour le premier des quatre débats qui précèdent le vote du principal parti de la gauche française en vue de l'investiture pour les élections de 2007.

Dominique Strauss-Khan misé sur un discours ancré dans une perspective à long terme ainsi que sur la dimension européenne de son propos tout en péchant, à plusieurs reprises, par manque de précision. Il a été le seul à citer d'une façon convaincue l'exemple de « nos voisins européens » quant, par exemple, aux performances dans le taux d'occupation. Une analyse qui risque d'être impopulaire, s'il est vrai que celui qui se définit comme le candidat « social-démocrate » a invité les Français, « même les seniors », à travailler plus.


Esquissant un sourire peu convaincu, Laurent Fabius a quant à lui amorcé les contours de sa présidence éventuelle, en promettant d'arriver au Conseil européen de juin 2007 à Berlin avec « des propositions pour relancer l'Europe socialement et économiquement ». Après son positionnement pour le Non à la Constitution européenne on sait à quoi s'attendre.

La favorite des sondages a marqué son identité féminine jusqu'à la caricature. Toujours souriante – jamais grave mais au ton docte – et un brin mal à l'aise, celle qui disait se « réserver le droit » de ne pas continuer ce genre de débats avec ses adversaires, a marqué sa différence de femme jusqu'à la désigner, dans son mot de clôture, comme la principale différence entre elle et les deux autres prétendants. « De l'humour... », a commenté Emmanuel Kessler, le journaliste de Public Sénat qui l'interviewait. Au de là de ça, Madame Royal a accentué son positionnement de candidate national populaire abondant en « propositions concrètes » et en clins d'oeil à telle ou telle cible de son électorat potentiel. Tour à tour, les populations rurales, les écolos, les Français d'origine étrangère ont été les destinataires de la rhétorique royaliste. Mais son positionnement européen demeure le plus flou parmi ceux qu'on peut retrouver dans la trinité de Rue Solferino. Un seul indice pour tous: son porte-parole, Arnaud de Montebourg, s'était prononcé pour le Non à la Constitution. Alors que « Ségo » avait affiché un oui... de cironstance? Rendez-vous aux prochains débats.

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