lundi, septembre 26, 2005

 

Le 26ème Etat membre


En silence, sans faire trop de bruit, l’Union européenne aura, bientôt, un 26ème Etat membre. De qui s’agit-il : la Turquie ? trop tôt, répond Bruxelles qui n’ouvrira les négociations avec Ankara que le 3 octobre prochain ; la Roumanie e la Bulgarie ? pas avant 2007, répond la Commission ; la Croatie ? pas sans qu’elle n’ait rendus au Tribunal de La Haye ses criminels de guerre.
En réalité, le 26ème membre sera bientôt… le pays le plus européen du continent : celui qui reconnaît en son sein 4 langues officielles, partage ses frontières avec pas moins de 5 pays et peut vanter l’une des constitutions les plus fédérales et démocratiques au monde. De qui s’agit-il ? De la Suisse, évidemment.
Avec son référendum de dimanche, la Confédération helvétique va ouvrir les portes de l’immigration aux ressortissants des 10 nouveaux membres de… l’Union européenne, dont officiellement Berne ne fait même pas partie. Une ouverture étonnante si l’on pense que seuls trois pays de la vieille Europe des 15 (Grande-Bretagne, Suède et Irlande) ont accordé aux citoyens de l’Est ce droit à la libre circulation, alors que tous les autres – France en tête – continuent de craindre l’invasion des redoutables « plombiers polonais ».
Mais ce n’est pas tout. Avec un autre référendum, en juin dernier, les Suisses avaient voté en faveur de l’adhésion de leur pays à l’espace Schengen de libre circulation : un choix que plusieurs pays membres de l’UE, comme la Grande-Bretagne, n’ont pas fait. Sans compter tous les accords et programmes en tous genres desquels la Suisse fait partie, tout en n’étant pas, officiellement, membre de l’UE des 25. Encore pour longtemps ?

Photo: Plus de chaînes pour l'immigration? (Bâle, Suisse, par Amishrobot)

mercredi, septembre 07, 2005

 

Les Européens : des démocrates frustrés ?

Depuis la guerre en Irak, on aurait dit que le concept de « promotion de la démocratie » avait cessé d’être un idéal noble pour devenir un simple slogan de la propagande américaine. Surtout dans la « vieille Europe », farouchement opposée à la guerre de George W. Bush (dans la photo avec le Président de la Commission européenne Barroso) contre le régime de Saddam Hussein.
Or, un sondage publié aujourd’hui par la fondation German Marshall Fund revèle qu’une écrasante majorité des Européens (74%) veut que l’Union européenne œuvre pour la diffusion de la démocratie à l’étranger, alors que 51% à peine des Américains soutient un engagement de leur pays dans ce sens.
Le monde à l’envers ? Pas du tout. Si l’opinion américaine affiche, une fois de plus, ses divisions au sujet de la politique irakienne de son Président, l’avis des Européens, lui, s’explique par l’énorme frustration ressentie vis-à-vis d’une politique étrangère qui tend, trop souvent, à soutenir des dictatures. Pensez juste au soutien du premier ministre italien, Silvio Berlusconi, à l’homme qu’il invite volontiers dans ses villas en Sardaigne pour des vacances, ce leader russe Vladimir Poutine, qui ne cesse de soutenir allègrement la dernière dictature européenne, celle de Lukashenko en Biélorussie. Pensez au Président français, Jacque Chirac qui, au problème des violations des droits de l’homme en Tunisie, répond candidement : « le premier des droits de l’Homme, c'est de manger et d’avoir un habitat ». Ou pensez encore à l’incapacité de l’Europe à faire respecter la démocratie avec des « partenaires commerciaux » tels que la Chine communiste ou l’Iran fondamentaliste.
Les Européens sont donc des démocrates frustrés. Mais pouvons-nous nous résigner à cette inertie de nos dirigeants ad vitam aeternam ?

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